Deux jumeaux de couleurs différentes c’est très très rare …. mais c’est possible ! Si vous ne le croyez pas, faites comme un des personnages du film, allez voir sur internet ! Il y a même des photos !

C’est cet événement rarissime qui sert de point de départ au scénario du film « Jumeaux mais pas trop ». Les scénaristes, parmi lesquels on trouve les deux ci-réalisateurs : Olivier Ducray et Wilfried Meance, ont imaginé que la mère de ces bébés prodigieux les aurait abandonnés à la naissance et qu’ils auraient été adoptés par deux familles bien différentes, sans rien savoir de leur gémellité ! Le film nous les montre se rencontrer puis se recnitre avant d’affronter bien des périls !

Cela remet de nombreux gags, jouant sur le contraste de ces jumeaux si différents : on blague gentiment les stéréotypes sociaux, ( un peu à la manière Lequesnoy vs Groseille, pour ceux qui se souviennent de « La Vie est un long Fleuve tranquille » ) . Mais le film ne s’en tient pas là : peu à peu les personnages s’étoffent, d’humanisent, deviennent capables de sentiments, d’émotions que le spectateur partage, sans pour autant cesser de rire ou de sourire.

Ce coup de maître est rendu possible par une distribution impeccable : autour des jumeaux,
Incarnes avec beaucoup d’entrain par Bertrand Usclat et Ahmed Sylla, on notera la remarquable prestation de Pauline Clément, vivante et drôle Et aussi l’émouvante apparition, tout à fait à la fin du film de Claude Perron, qui joue Claire, un rôle bref et presque muet parfaitement maîtrisé.
Le film est une réussite : le public du festival de l’Alpe d’Huez ne s’y est pas trompé qui lui a attribué son grand prix !

                                                                     Jean-François MARTINON

Illustration : lors de la présentation du film à Lyon : Bernard Usclat, Pauline Clément ( de la Comédie Française) Ahmed Sylla et un des réalisateurs Olivier Ducray