« Permis de construire » à l’affiche au cinéma le mercredi 9 mars 2022

« Permis de construire » à l’affiche au cinéma le mercredi 9 mars 2022

Depuis le triomphe de « Bienvenu chez les Chtits » les réalisateurs de films comiques lorgnent vers les particularismes régionaux, rêvant de fabriquer un best seller en surfant avec habileté sur les stéréotypes et autres idées reçues sur nos belles provinces . Aussi étions nous un peu méfiant quand nous fût annoncé  «  Permis de Construire » une comédie 100% corse, avec Didier Bourbon. Certes l’auteur-interprète de « Trois Frères » est un acteur subtil, mais on l’a vu, parfois, dans des productions qui ne l’étaient guère !

Et bien , disons-le sans ambage, nos préventions étaient sans objet ! « Permis de Construire » est une réussite complète . Bien sûr le film convoque à plaisir tous les clichés, toutes les caricatures qui font florès à propos de l’Ile de Beauté et de ses habitants mais c’est pour s’en moquer gentiment, sans agressivité . Tout se joue au second degré : l’histoire est contée avec un sérieux imperturbable, mais le spectateur comprend l’ironie , l’autodérision sous-jacente . C’est la « macagna »( on écrit macagna mais on prononce macagne nous apprends Wikipedia ) le fameux humour corse, qui surprend les continentaux en visite dans l’île, au détriment des quels il est, d’ailleurs, souvent utilisé !

Il faut dire qu’un Corse authentique (et fier de l’être !) est à la manœuvre : Éric Fraticelli, co-scénariste, réalisateur et  acteur, met au service du film son expérience d’humoriste ( il a animé pendant une dizaine d’année un duo comique Tzek et Pido ) et de comédien ( il a joué, entre autre, dans «  L’Enquête Corse » ) . Si « Permis de Construire » est son premier film comme réalisateur, il est donc loin d’être l’œuvre d’un débutant. L’ensemble des acteurs est remarquable : Didier Bourdon est très convaincant en parisien naïf découvrant la complexité de la Corse, Anne Consigny incarne une surprenante zoopsychologue, et Fraticelli déborde de malice en insulaire forcé d’aider un parisien à obtenir le droit de construire. Et on  n’oubliera pas de si tôt Simon Abkarian en architecte halluciné !

Au total « Permis de Construire » ne figurera peut-être pas parmi les chefs d’œuvres éternels du 7° Art mais c’est assurément un grand film populaire et c’est déjà beaucoup, surtout en ces temps troublés !

Jean-François Martinon

 

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