La douceur de l’affiche peut être trompeuse. La 29è quinzaine du cinéma espagnol et latino-américain nous promet des émotions fortes mais souvent très sombres. En 28 films, le festival chambérien entend donner le ton d’une saison très riche mais sans concession dans sa manière d’aborder notre époque. Une édition qui sera marquée aussi par un triste anniversaire : les 50 ans du coup d’état au Chili et la terreur qu’a fait subir à son peuple le dictateur Pinochet.

« Chili 1976 » ouvrira justement cette quinzaine mercredi 15 mars au cinéma l’Astrée, en présence de la comédienne Aline Küppenheim. Ce film de Manuela Martelli brosse le portrait d’une femme de la bonne bourgeoisie catholique qui ouvre les yeux sur la réalité du régime et du milieu qui a permis l’arrivée au pouvoir du général.  Restons au Chili avec l’hommage rendu au documentariste Patricio Guzman à travers quatre de ses films.

Sombre encore, l’univers dans lequel nous plonge Juan Diego Botto dans « En los màrgenes » (A contretemps), avec une Pénélope Cruz devenue caissière dans un supermarché, en voie d’être expulsée de son appartement. La grande actrice s’est d’autant plus investie dans cette histoire qu’elle a voulu participer à la production de ce film qui traite de la dégradation des services sociaux en Espagne.

Pas plus gai, mais très original, le film d’animation « Jungle rouge » du Colombien Juan-Rosé Lozano et Zoltan Horvath sur la fin sanglante du FARC et de son numéro 2 Raul Reyes.

Un peu de soleil dans monde de brutes pour la soirée de clôture le mardi 28 mars avec « Le roi du monde », le dernier film de Carlos Saura tourné au Mexique. Une comédie musicale festive et colorée où tout est prétexte à la danse.

                                                                                                              Jacques LELEU