« LE MONDE APRÈS NOUS »: à partir du 20 avril au cinéma

 « LE MONDE APRÈS NOUS »: à partir du 20 avril au cinéma

«  Le Monde après Nous » c’est l’histoire d’un jeune franco-maghrébin d’origine modeste qui monte à Paris pour devenir écrivain et qui, de boulots d’appoint en petites magouilles,  tente de survivre dans la capitale et de réaliser son rêve, tout en vivant un bel amour.
Quand on rencontre Louna Ben Salah-Cazanas, le réalisateur, ex- lyonnais que rien ne prédestinait à travailler dans le 7° Art, on se doute que son film a quelque chose à voir avec sa biographie .
« – Alors, auto fiction ? », lui avons nous demandé
 « –  À trente pour cent » répond-il sans hésiter, manifestement habitué à ce que la question lui soit posée.
Va pour 30 pour 100, même si c’est sans doute un peu plus.  Et ce qui est important c’est qu’il ne s’agit pas d’une autobiographie mais plutôt d’une auto-fiction, d’une œuvre originale, nourrie d’une expérience personnelle mais transcendée, mise à distance ce qui la fait échapper à l’égotisme bavard, ou pire pleurnichard, de certaines premières œuvres.
Bien sûr Labidi, le personnage principal, admirablement incarné par Aurélien Gabrielle, doit beaucoup à Louna Ben Salah-Cazanas : il partage avec lui une origine en partie maghrébine, des parents cafetiers à Lyon, et de multiples galères à Paris – jusqu’à l’emploi de vendeur émérite à une clientèle bobo de lunettes écologiques !, ça ne s’invente pas ! – et cela en fait un personnage crédible, vivant, vrai. Il en va de même pour Elisa, admirable Louise Chevillote, son amoureuse et pour son inénarrable copain Alekseï: ils sont sympas, plein de vie, on aimerait les connaître !
Le film nous fait toucher du doigt les conditions de vie précaires de beaucoup de jeunes aujourd’hui. Il nous fait surtout partager le mal-être d’un « transfuge de classe », intello ni prolo ni bobo, difficile à caser. Et là, bien sûr, on pense à Nicolas Mathieu et à son fameux roman, prix Goncourt 2018, «  Et leur Enfants après Eux » . Louna Ben Salah-Cazanas s’y réfère d’ailleurs explicitement lors de notre entretien.
Le film est bien écrit, réalisé avec justesse, admirablement interprété ( on l’a dit ), servi par un montage nerveux, sans temps morts ni longueur. Il bénéficie d’une musique originale tout à fait inouïe de J.C Bastion, dans laquelle un violoncelle seul accompagne l’action sans jamais la paraphraser. Il m’a fait pensé aux Truffaut de la saga Doisnel, quelque chose comme «  Baisers Volés » avec la gravité légère des «  400 Coups », mais Louna Ben Salah-Cazanas ne se réclame pas de ce parrainage.
Quoiqu’il en soit « Le Monde après Nous »( je n’aime pas ce titre et l’auteur non plus : il nous l’a dit et le fait dire à ses personnages ! ) est un film à voir absolument, les organisateurs de la dernière Berlinale ne s’y sont d’ailleurs pas trompés ! Et Louna Ben Salah-Cazanas est un auteur prometteur dont on attends impatiemment les prochaines réalisations !
Jean-François Martinon
Illustration : Louna Ben Salah-Cazanas à Lyon le 19 avril , juste avant la présentation du film ( photo JFM)
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